Michel Smolec

L’EROTISME DANS MES ŒUVRES.

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Reflets
Reflets

Face au bloc de terre que je viens de choisir, je ne sais jamais à l’avance ce que je vais réaliser. Mais je sais intuitivement que ce sera un personnage dont l’esthétique va me titiller, faire monter en moi un authentique plaisir jubilatoire ! Surtout si c’est un personnage féminin ! Se pose d’emblée le problème de la position des jambes. Car ce sont elles qui vont déterminer l’apparence du corps, décider s’il sera légèrement penché, un peu tourné, etc. Elles qui "amènent" la petite culotte noire... "noire" parce que cette couleur véhicule tous les tabous sensuels du "vrai" monde ! Et lorsque la femme va se pencher, ce petit derrière offert au regard sera coquin à souhait, et mignon à croquer !

Je monte le corps, mime de mes deux mains le galbe des fesses que je veux bien modelées ; passe et repasse sur le ventre, pour que l’arrondi semble appeler la caresse !

J’en viens alors aux seins. Je les veux généralement menus lorsqu’ils sont dénudés ; mais je les préfère plus volumineux, délicatement mamelonnés, non pas étalés impudiquement, mais suggérés, à demi-cachés par le justaucorps au décolleté à balconnets, séparés par un bijou très simple qui en accentue les courbes. Ainsi vont-ils provoquer l’œil, et non pas le choquer. Car je trouve plus d’érotisme dans la suggestion que dans le déploiement brutal.

Les couleurs des terres que je conjugue confortent ces impressions. Je les pense longuement, et dans ma tête elles s’organisent peu à peu pour donner à mes petites créatures féminines, une vie, un mouvement, une sensualité que je trouve ravissants.

Et les hommes ? Longtemps, ils ont été "hommes" par le port de leur tête, aux cheveux très travaillés et hirsutes. Mais un jour, j’ai mis un zizi à l’un d’eux. Et il avait l’air d’un petit Eros se pavanant devant les dames ! Mais là encore, je préfère suggérer. Certes, parfois, l’un d’eux tombe la chemise et, pris de frissons, semble prêt à tous les excès de la chair... Mais la plupart du temps, richement vêtus de costumes et bottines à boutons, ou de deux-pièces aux couleurs voyantes, chapeaux chics ou casquettes gouailleuses, ils sont les partenaires compassés ou ardents, des dames dévêtues ou si peu vêtues, puisque, désormais, je les conçois en couples.

Seulement, voilà ! Lors de ma dernière exposition, j’avais écrit : "Nous sommes prêts à partir seuls, en couples, et même à changer de partenaires" !... Imaginez ce qui peut se passer !

Premiers émois et 2 heures du mat' j'ai des frissons
Premiers émois et 2 heures du mat' j'ai des frissons